Le luxe à l’épreuve de la crise sanitaire
« Loin de nous affaiblir, cette crise nous a rendus plus forts, plus résistants, plus audacieux », assure le président-directeur général de Christian Dior Couture, Pietro Beccari.
Le marché mondial des produits de luxe connaît un recul sans précédent, avec une baisse globale de -22% de chiffre d’affaires. Alors que le secteur qui avait su avec brio traverser les différentes crises économiques de ces dernières années, le luxe doit aujourd’hui se réinventer et s’adapter.
La crise sanitaire de la Covid-19 a bouleversé l’échiquier mondial. Le confinement quasi planétaire et la fermeture massive des commerces nous ont conduit à modifier nos modes de consommation. Le canal de distribution en ligne connaît alors un essor particulièrement fulgurant.
"Les entreprises qui s'en sortent le mieux sont celles qui ont commencé la transformation digitale il y a longtemps et celles qui ont évolué vers un modèle de marketplace", mettant en relation acheteurs et vendeurs, détaille à l'AFP Audrey Depraeter-Montacel, directrice luxe et beauté chez Accenture.
De profondes transformations sont donc à prévoir. Le cabinet Bain and Co estime que les achats en ligne devraient faire un bond en avant pour représenter 23% du marché contre 12% seulement en 2019.
Selon le baromètre Ipsos, près de 70% des chinois, 51% des américains et 35% des européens ont acheté des produits de luxe en ligne pendant leur confinement et prévoient d’acheter plus de luxe en ligne, en particulier sur les sites multimarques (68%), les e-shops des marques (51%), les portails de seconde main en ligne (21%) et les réseaux sociaux (8%).
Désormais, le luxe devient véritablement une expérience digitale. D’ici à 2025, le numérique devrait devenir le canal principal pour les achats de produits de luxe.